Depuis le 4 février 2022, les professeur·e·s des écoles stagiaires (PES) qui ont effectué au moins 18 mois de service comme contractuel·les à temps plein dans l’Éducation nationale sont automatiquement à 100 % en classe, même sans Master MEEF 1er degré.
Pourtant, des échos nous parviennent que certain·e·s PES à 100 % ont demandé à passer à 50 % pour bénéficier d’une formation initiale à l’INSPE.
Résultat d’une formation qui fait des stagiaires des moyens d’enseignement à bas coût !
L’expérience sur le terrain ne peut pas supplanter une formation initiale de qualité. Enseigner, c’est un métier qui s’apprend.

Cette situation montre que les besoins en formation disparaissent face aux économies de moyens et à la petite musique d’« un professeur dans chaque classe », coûte que coûte. Peu importe s’il ne s’agit pas d’enseignant·e·s titulaires et formé·e·s dans la durée.
Pour les PES, c’est une entrée dans le métier stressante, en responsabilité complète dans une classe, sans prendre le temps de l’apprentissage, d’une entrée progressive et accompagnée dans le métier.

Notons que la formation même est réduite à portion congrue. 13 journées de formation évoquées pour les PES à 100 % en classe, dont une partie sur le temps de vacances scolaires ! Et même quand elle est sur le temps de classe, le remplacement manque à l’appel, mettant en difficulté les stagiaires. Et, pour les PES à 50 %, exit la formation didactique en français et maths (à part le travail sur les séquences), les fameux « fondamentaux » tant vantés par le ministère de l’Éducation nationale.

La réforme de la formation initiale généralise l’usage du contrat pour mettre en responsabilité dans les classes des étudiant·es en master MEEF. Cette contractualisation accentue les difficultés d’entrée dans le métier et une précarisation des étudiant·es avec une charge de travail de l’année de M2 alourdie. La FSU-SNUipp dénonce ce type de recrutement qui peut amener certain.es étudiant.es à vouloir changer de cursus professionnel et accentue la crise d’attractivité du métier.
La réforme de la formation initiale entraîne une responsabilité de classe précoce pour des personnes non ou insuffisamment formées ce qui de fait induit un changement de posture des stagiaires.

Pour la FSU-SNUipp, la formation professionnelle, prise en charge par l’employeur, doit impérativement s’opérer après le recrutement et la responsabilité de classe doit être pensée comme un élément de formation et non pour pallier un déficit de recrutement.

L’école a besoin d’une réforme ambitieuse de la formation des enseignant·es.

La FSU-SNUipp défend une formation longue et progressive (concours en fin de L3 suivi de deux années sous statut de fonctionnaire stagiaire) reconnue par un master.
Il en va de la qualité du service public d’éducation pour toutes et tous.

PES : une formation initiale malmenée

PES : une formation initiale malmenée